C'est aussi tout ça !
BILAN DU QUINQUENNAT DU PRESIDENT DE LA REPUBLQUE
FRANCOIS HOLLANDE
Par Florence Ginisty et Nila Mitha Club D12
Beaucoup a été dit et écrit sur le bilan
du quinquennat du Président François Hollande par des éditorialistes, des économistes,
les frondeurs, les spécialistes de la politique mais très peu de ses soutiens
de la première heure issus de la société civile se sont exprimés.
Nous avons voulu retracer son
quinquennat à la lueur de sa vision explicitée en particulier dans son livre
publié en 2011 « Le rêve français », sa conférence de presse sur son programme
détaillé en 2012 et son discours du Bourget et à la lueur de la réalité vécue
au jour le jour pendant 5 ans.
Nous avons également, après avoir
retracé les éléments clés de son bilan, voulu tenter une analyse des raisons du
« désamour des français » et donc de son renoncement.
C’est un Président qui a eu à redresser
une France laissée en état de quasi faillite et déprimée dans un contexte de
crise européenne, et qui au moment de l’approche du dernier kilomètre de sortie
du tunnel se retrouve confrontée à une situation dramatique, de guerre totale
contre le terrorisme.
Ce Président aura eu, dans ces
circonstances difficiles, à préparer la France du 21 -ème siècle en la rendant
plus forte et plus juste, en redressant sa situation économique sans casse
sociale et en maintenant sa cohésion et son unité au cours des périodes
d’attentats terroristes.
UNE FRANCE PLUS FORTE
LE REDRESSEMENT DU PAYS
Le Président François Hollande a respecté son principal engagement qui était le redressement du pays dans la justice.
La
nécessité de réduire les déficits publics et de restaurer la compétitivité des
entreprises a été martelée par François Hollande pendant la campagne des
primaires et pendant la campagne de 2012 et (cf. engagement 9 « le déficit public sera réduit à 3% du produit
intérieur brut en 2013. Je rétablirai l’équilibre budgétaire en fin de
mandat »).
Or
une partie de la gauche et du parti socialiste appuyée par les médias n’a cessé
pendant 5 ans d’invoquer le non-respect de ses engagements, reprenant ainsi
l’éternel procès fait à la gauche de gouvernement lorsqu’elle exerce le
pouvoir.
Pourtant :
· La politique menée correspond aussi à la grande
cohérence politique de François Hollande une première chez les Présidents de la
V république et chez les hommes politiques français en général cf. le discours
de Lorient en juin 2009 « l’après
crise sera le temps de l’ajustement budgétaire et fiscal, compte tenu des
déficits publics gigantesques qui sont en train de se creuser. La gauche devra
faire preuve de courage). Il
parlait déjà de la politique de l’offre dans un article paru le 18 juin
1985 : « c’est
l’insuffisance des investissements de capacité plus que l’affaiblissement de la
demande qui explique le mieux le chômage…Qu’il soit nécessaire de transférer
une part des charges de l’entreprise sur les ménages nul ne le conteste
vraiment »
·
En prônant un pacte de compétitivité,
François Hollande est le premier leader socialiste français à avoir dit aussi
clairement qu'il fallait mener une politique de l'offre. Cf. en Novembre 2012
« Aujourd'hui, nous avons à faire un
effort pour que notre offre soit consolidée, plus compétitive et je l'assume !
Et en même temps, nous devons préserver la demande et faire la mutation,
c'est-à-dire comprendre que le monde est en train de changer, que la transition
vers une nouvelle façon de produire, de consommer, de nous transporter est en
marche. »
·
Ceux qui n’ont cessé à gauche de critiquer la
politique menée ont oublié aussi que « la
gauche est minoritaire en 2012, elle est encore plus minoritaire en 2016 »
(cf. François Hollande dans le livre de Davet p 633).
·
Faire un mantra du respect de tous les
engagements fixés à une période donnée équivaut à s’interdire d’adapter la
politique d’un pays aux changements multiples qui peuvent se produire, aux
crises et aux faiblesses d’une économie.
·
Enfin il ne faut jamais oublier que le mandat
de François Hollande aura été un des plus difficiles de la V république. Il
aura été confronté à une succession de crises très graves internationales et
nationales (Zone Euro, Grèce, Ukraine, montée du terrorisme dans le monde,
multiples attentats sur le sol français …)
La méthode
choisie et voulue par François Hollande était social-démocrate, comprenant dialogue
social et culture du compromis, méthode encore inadaptée à un pays habitué au
rapport de force. En cela il a voulu faire entrer la France dans la modernité
du processus de décision.
Le
chef de l’État sortant peut se targuer de laisser une croissance et des comptes
publics pratiquement conformes aux critères européens, d’avoir préservé le
modèle social, en dépit de la crise, et fini par inverser la courbe du chômage,
à laquelle il avait lié son éventuelle candidature.
Une des difficultés à laquelle a été
confronté François Hollande c’est que les politiques de l’offre mettent
plusieurs années à produire des résultats. Or les français étaient impatients
et une partie du PS par idéologie et méconnaissance économique n’a pas été
capable de faire un travail d’explication. De même François Hollande n’a pas su
faire la pédagogie de sa politique.
1) La restauration des comptes publics
En
mai 2012, le déficit était de l’ordre de 5, 3 %, la croissance nulle.
La
restauration des comptes publics et la diminution du déficit public constituaient
une urgence au moment où François Hollande a accédé au pouvoir et ce
d’autant que la zone euro traversait une crise qui remettait en cause son
existence même :
François
Hollande a augmenté dans un premier temps les prélèvements sur les ménages et
les entreprises, solution plus rapide que la diminution des dépenses publiques qui
met davantage de temps à produire des effets et qui sera mise en œuvre
parallèlement.
Le
déficit public a été réduit fortement en 5 ans pour s’établir à 2,7 % selon les
dernières prévisions du gouvernement Hollande.
Les
dépenses de l'Etat ont baissé de 6,3 milliards d'euros entre 2012 et 2016.
Sur
la même période, le déficit de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité
vieillesse (FSV) a reculé de trois milliards d'euros par rapport à 2015 pour
atteindre 7,8 milliards d'euros, soit le montant le plus faible depuis 2002. En
2012, il avait atteint 17,5 milliards d'euros.
L’ajustement
budgétaire nécessaire et justifié a donc été conséquent malgré la conjoncture
défavorable et faute d’explication du bilan catastrophique de Nicolas Sarkozy a
conduit au « ras le bol fiscal »
2) Les mesures pour relancer l’économie
Très
vite après l’élection de François Hollande, il est apparu que la situation des entreprises
françaises était beaucoup plus dégradée que prévue et que sans restauration de
leur compétitivité, il serait impossible de faire baisser le chômage à terme.
a) Le Pacte pour la croissance, la
compétitivité et l’emploi annoncé le 6 novembre 2012, vise
à redonner aux entreprises qui opèrent en France les moyens de se repositionner
de manière offensive et durable dans la compétition internationale, tout en
concourant à la compétitivité de l’économie nationale avec notamment :
·
La mesure phare, le CICE, l’instauration d’un
crédit d’impôt pour toutes les entreprises employant du personnel salarié. Il
est égal à 4 % de la masse salariale brute pour les rémunérations inférieures
ou égales à 2,5 smic en 2013, puis à 6 % en 2014.
·
L’accès à des financements performants et de
proximité par la création de la Banque publique d'investissement (BPI), avec
une nouvelle garantie publique permettant d’apporter plus de 500 M€ de
trésorerie aux PME et l’établissement d’un plan d’action pour lutter contre
l’allongement des délais de paiement.
·
La simplification et la stabilisation de
l’environnement réglementaire, administratif et fiscal et un accueil facilité
pour les talents étrangers et les visiteurs professionnels.
b) Le Pacte de responsabilité et de solidarité
poursuit et amplifie les mesures engagées depuis 2012 en faveur de l’emploi et
de l’investissement. Présenté en janvier 2014, son principe est
d’alléger les charges des entreprises, réduire les contraintes sur leurs
activités et, en contrepartie, permettre plus d'embauches et davantage de
dialogue social.
·
Il mobilise plus de 20 milliards d’euros
supplémentaires sur trois ans pour permettre aux entreprises de retrouver les
marges nécessaires pour embaucher, former leurs salariés, investir et innover.
·
Le coût du travail au niveau du Smic est
réduit avec l’exonération des cotisations patronales versées aux Urssaf
·
Les cotisations familiales baissent pour les
travailleurs indépendants, à hauteur d’1 milliard d’euros
Le
Pacte est financé :
·
Par la maîtrise des dépenses publiques :
le Gouvernement s’est engagé, à réaliser 50 milliards d'euros d'économies entre
2015 et 2017 ;
·
Par la lutte contre la fraude fiscale : en
2013, la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales a permis de recouvrer plus
de 10 milliards d'euros, soit 1 milliard d'euros de plus qu'en 2012.
c) La Loi pour la croissance et
l’activité dite « loi Macron » 6 août 2015
La
loi qualifiée de « fourre-tout » vise de manière générale à « libérer
» l’activité économique en introduisant plus de concurrence, notamment dans les
secteurs réglementés.
Parmi
ces mesures, on trouve :
·
L’élargissement des possibilités d’ouverture
des commerces le dimanche et la nuit.
·
La libéralisation des transports par cars
grâce à la suppression du monopole de la SNCF.
·
Une réforme de la réglementation de certaines
professions (notaires, huissiers de justice et commissaires-priseurs) afin
d’augmenter le nombre de ces professionnels.
·
Une incitation à l’épargne salariale et à
l’actionnariat salarié.
·
Simplification de la procédure prud’homale.
·
Assouplissement du permis de conduire.
La
politique économique mise en place a produit les résultats attendus
puisque :
·
La croissance repart fortement, elle est
installée depuis fin 2016 sur un rythme solide, d'environ 0,5% par trimestre pour
atteindre vraisemblablement près de 2 % en 2017.
·
La consommation des ménages, en hausse de
+0,2% et de +0,4% au premier et au deuxième trimestre 2017 reste solide.
·
L'investissement continue de progresser, que
ce soit celui des entreprises (+0,9% et +0,5%) ou celui des ménages (+0,9% et
+1%).
·
Le retour de l’attractivité de la France,
avec un bond très important en 2016, sans
invitation des entreprises étrangères à Versailles… (La France est passée à
la troisième place européenne derrière l’Allemagne et le Royaume uni)
·
Baisse sensible du coût du travail.
Avant
le mandat de François Hollande le coût du travail progressait plus vite en
France qu'en Allemagne. Désormais c'est le contraire, le coût du travail
progresse moins vite dans notre pays ce qui fait que nos entreprises gagnent en
compétitivité (+ 1,7 % sur un an. A comparer avec + 2,2 % en Allemagne. Et + 3
% au Royaume Uni.)
Pour
Axel de Tarlé (Europe 1, 20 Décembre 2017) « La méthode employée par François Hollande a été douce. Plutôt que de
baisser les salaires (ce qui est douloureux). On a baissé les charges des
entreprises (avec le CICE). Pour les entreprises ça revient au même c'est
autant de moins à payer ».
3) la diminution du chômage
En
plus des différentes mesures prises pendant la première partie du quinquennat,
des emplois aidés et des emplois d’avenir, un plan d’urgence contre le chômage
a été mis en œuvre en Janvier 2016 avec notamment :
·
Le dispositif "Embauche PME" :
une PME qui embauche un salarié à temps plein et rémunéré jusqu'à 1,3 fois le
Smic pourra bénéficier pendant deux ans d'une aide forfaitaire de 500 euros par
trimestre, soit 4 000 euros au total
·
500 000 formations supplémentaires en 2016 en
faveur des demandeurs d’emploi.
François
Hollande avait lié sa candidature en 2017 à l’inversion de la courbe du
chômage.
Cet
engagement lui a été beaucoup reproché. Or on peut considérer qu’au contraire c’était
l’affirmation d’une politique volontariste et une obligation de résultat pour
l’exécutif. Ce qui en réalité a posé problème c’est l’appréciation de cette
courbe du chômage en se basant uniquement sur les chiffres de pôle emploi, mois
par mois, qui n’étaient pas significatifs et ne donnaient pas de vue
d’ensemble.
Au
sens de l'Insee, et selon les normes du BIT, le chômage a fortement augmenté
jusqu'à la mi-2013, s'est stabilisé autour de 10% en métropole, avant de
décroître à partir de 2016.
François Hollande a donc entièrement
rempli ses engagements : réduire les déficits publics, restaurer la
compétitivité des entreprises, retrouver de la croissance et diminuer le
chômage.
L’ACTION INTERNATIONALE ET
EUROPEENNE
1) L’action en Europe
Pendant la campagne de 2012,
François Hollande s’était fixé l’objectif de changer l’Europe, considérée à
gauche comme trop libérale, trop focalisée sur la réduction des déficits et pas
assez sur la relance de l’économie. Son objectif paraissait ambitieux, face à
l’intransigeance d’Angela Merkel en matière budgétaire.
Très vite il est apparu que
la situation économique très mauvaise de la France en 2012 ne permettrait pas à
François Hollande d’atteindre ses objectifs rapidement car le pays n’était pas
en situation de force face notamment au Royaume Uni qui n’avait pas encore voté
le Brexit et face à l’Allemagne. Dans ce domaine aussi il était indispensable
que l’économie du pays s’améliore pour que la France redevienne crédible
vis-à-vis de ses partenaires. D’où la cohérence de la politique économique qu’il
a menée.
Contrairement à ce qui est
répété par les commentateurs, François Hollande a formulé beaucoup de
propositions dans des domaines très différents pour faire avancer l’UE. En
définitive, s’agissant de la politique européenne, le Président aura fait
preuve d’une forte capacité de proposition.
Confronté à de multiples crises,
à une opposition parfois forte des autres Etats membres et à un fonctionnement
institutionnel européen complexe, sa marge de manœuvre a pu être réduite.
La question était : fallait-il
renverser la table ou établir des compromis : François Hollande a toujours
privilégié les compromis car il considère « que
c’est comme cela que fonctionne l’UE, qu’on avance plus efficacement sans
arrogance et sans braquer des pays les uns contre les autres »
a) Propositions économiques
Le
traité budgétaire a été ratifié mais François Hollande a obtenu qu’y soit
adjoint un pacte sur la croissance de 120 milliards, puis le plan Juncker
beaucoup plus ambitieux.
·
Euro obligations : refus de Merkel
·
Inflexion dans la politique monétaire
BCE : En janvier 2015, BCE lance un programme inédit de « quantitative
easing »
·
François Hollande a œuvré avec Donald Tusk
pour la mise en place d’une « Europe de l’énergie » accord de principe des
28 lors du sommet européen du 19 mars 2015, grâce à une alliance entre les deux
dirigeants.
·
Initiative pour la mise en place d’1 taxe sur
les transactions financières.
·
Agence de notation européenne approuvée par le
Parlement UE, mais la commission a été beaucoup plus réticente.
·
Directive européenne sur la protection des
services publics et mise en place d’une taxe carbone européenne, (en suspens).
b)
Propositions sur la refonte de l’union politique
La plupart des propositions
formulées par la France aujourd’hui sont en réalité celles qui ont été portées
par le Président Hollande pendant 5 ans :
*Pendant la campagne
présidentielle, François Hollande avait rêvé d'un nouveau traité avec
l’Allemagne à l’occasion des 50 ans du traité de l’Elysée. "En janvier 2013 (…), si les Français m'en donnent mandat, je
proposerai à la chancelière d'Allemagne l'élaboration d'un nouveau traité
franco-allemand »
La signature d’un nouveau traité
s’avérant compliqué, François Hollande a proposé de conclure un compromis
solide avec la chancelière Angela Merkel pour « redonner un contenu à l’union
politique européenne » :
·
Création d’un groupe de travail consultatif
franco-allemand qui proposera des initiatives conjointes dans le domaine de la
compétitivité ainsi que du modèle social des deux pays.
·
Parmi les secteurs privilégiés, l'économie
numérique avec la réalisation possible d'une académie numérique.
·
Concernant la citoyenneté européenne, France
et Allemagne veulent "œuvrer à la mise en place d'un parquet européen et à
la mise en place d'un régime d'asile européen commun".
·
Un « new deal » sous forme de 8 milliards
d’euros destinés à financer des mesures pour l’emploi et la garantie jeunes de
moins de 25 ans en grande précarité.
François
Hollande présente officiellement ses propositions pour réformer les
institutions européennes au Conseil européen, en juin 2014. Y figurent l’idée
d’un salaire minimum dans chaque pays, un rapprochement des politiques fiscales
et la création d’un poste de président de l’Euro groupe à plein temps…
En
mai 2015, Angela Merkel signe avec le Président français une contribution
commune qui reprend une grande partie de ses propositions, appuyée ensuite par
le « rapport des cinq présidents » de l’UE (Conseil européen, Parlement
européen, Commission européenne, Eurogroupe et BCE) .Le 14 juillet 2015,
François Hollande va un cran plus loin en prônant la mise en place d’une
nouvelle institution : un parlement spécifique à la zone euro.
c) Grèce
François Hollande a joué un rôle
primordial pour le maintien de la Grèce dans la zone euro.
Pour
Bruno Cautrès, chercheur au CEVIPOF "la
crise grecque aura été l’occasion, pour François Hollande, de prouver aux
électeurs qu’il tenait deux de ses promesses : son opposition au ’monde de la
finance’ (incarné par l’Allemagne et le FMI), et la réorientation du traité
budgétaire. Il a, à travers cette opération, montré qu’une communauté politique
intégrée était privilégiée sur les enjeux économiques »
d) Ukraine
C’est
François Hollande qui a permis de renouer le dialogue entre les parties au plus
fort de la crise, en établissant une rencontre, lors des célébrations des 50
ans du débarquement, au printemps 2014, en Normandie. Ce dispositif appelé «
Format Normandie » fonctionnera pendant tout le mandat.
C’est
également François Hollande qui est à l’origine de l’initiative des rencontres
à Minsk qui aboutiront à l’accord du même nom, signé le 12 février 2015.
e) Sécurité
L’Europe doit aussi beaucoup au Président
Hollande en matière de sécurité. « Sur le
Sahel, la France a réussi à faire en sorte que les Européens s’approprient les
enjeux de la région, ce qui n’était pas gagné. Aujourd’hui, cette région
apparait sur le radar de toutes les capitales européennes. C’est un changement
qu’on peut imputer à une politique active de la France » indique Vincent
Pertusot de l’IFRI.
f) Réfugiés
François
Hollande a été très critiqué par une partie de la gauche, celle-là même qui
n’aura cessé de le faire pendant 5 ans.
Dans
l’absolu, il est vrai que la politique d’accueil des réfugiés de François
Hollande a été timorée au regard de l’action en la matière de la chancelière
Merkel.
Mais
il convient de noter que François Hollande en septembre 2015 en accord avec
l’Allemagne promettait d'accueillir 24.000 réfugiés.
L’Europe
s’est trouvée profondément divisée par la crise des réfugiés, de nombreux pays
à l'est de l'Europe ayant refusé de partager le fardeau des demandeurs d'asile.
François
Hollande a choisi une position médiane pour tenir compte du contexte tendu en
France (le contexte allemand étant en 2015 complètement différent) lié à la
multiplication des attentats, à la montée du Front National, à la réticence et
à la peur des français face à l’accueil des migrants.
On
peut noter que certains de ceux qui avaient vertement critiqué François
Hollande pour sa politique timorée appliquent aujourd’hui une politique encore
plus restrictive….
Par
ailleurs 2 textes de loi ont été votés relatifs au droit des étrangers et au
droit d’asile en 2015. Ils visaient à simplifier le droit au séjour des
étrangers en France et à réformer en profondeur le droit de l’asile notamment
en réduisant les délais.
2) L’action internationale
La diplomatie politique offensive de François
Hollande s’est accompagnée d’une diplomatie économique affichée.
On
peut dire qu’avec François Hollande l’expression galvaudée de « la France
est de retour » a pris tout son sens par rapport à son prédécesseur qui
avait délaissé un grand nombre de pays ou voire même entretenait de mauvaises
relations avec beaucoup d’autres.
Contrairement
à certains éléments de langage actuels, François Hollande aura pratiqué une
diplomatie pragmatique, en dialoguant avec la plupart des chefs d’état du monde
entier mais sans jamais laisser de côté les valeurs universelles portées par la
France.
C’est
ainsi que Chibli Mallat dans l’Orient-le jour en janvier 2017 rendait hommage à
François Hollande : « Paris
demeure, pour des millions de personnes que François Hollande a sauvées ces
dernières cinq années d'une menace immédiate, la capitale politique phare dans
le registre humanitaire. Le Mali, la République centrafricaine, l'Irak et, dans
une certaine mesure, le Liban doivent à la France sous Hollande d’avoir évité
d’être complètement écrasés sous l'infâme, dans un monde où l'Occident
démocratique leur a résolument tourné le dos. Dans l'effroi immense de l'enfer
syrien, François Hollande a été le dirigeant qui a montré le plus de
consistance, le plus de courage et le plus de détermination face à une
coalition brutale de dictateurs voulant sauver leur reflet du miroir au pouvoir
à Damas. Le cynisme de Barack Obama était trop fort. Le martyre d'Alep
détermine déjà le registre du respect dans l'histoire du XXIe siècle : Hollande
s'y retrouve très seul ».
a)
Nouvelle
politique indo-Asie-Pacifique de la France tout au long de son mandat
·
En raffermissant les relations avec le Japon
et la Chine malmenées par son prédécesseur (2 visites de François Hollande en
Chine, une visite d’Etat du Président chinois en France), l’Inde, l’Australie.
·
En développant les relations avec le Vietnam,
la Malaisie, Singapour.
·
En affirmant un intérêt remarqué pour les
petits États insulaires du Pacifique.
·
En favorisant l’émergence d’une diplomatie
territoriale de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de l’île de
la Réunion.
b)
Renforcement
de la diplomatie française en Amérique latine
·
Alors que ce continent avait été délaissé par
ses prédécesseurs, renouant ainsi avec la politique de De Gaulle et Mitterrand.
François Hollande a souhaité réinvestir les liens culturels forts existant
entre ces pays et la France et agir également sur le terrain économique.
·
Il s’est rendu quatre fois en Amérique latine :
développement des partenariats et des accords au niveau économique, scientifique
et culturel. François Hollande a fait usage du "soft power" en
étendant la voix de la France dans la région.
·
Il a été le premier chef d’état à se rendre à
Cuba.
c)
La France
et le continent africain : une nouvelle donne
·
Restauration de bonnes relations avec
l’Algérie : François Hollande partage la position algérienne sur la Libye.
L'Algérie qui accueille le dialogue inter-malien prône la même solution pour la
Libye. En janvier 2013, au moment de l’opération « Serval » au Mali, l’Algérie
avait ouvert son espace aérien aux avions français et fourni un appui en
renseignement et en ravitaillement de carburant.
·
Restauration de liens distendus avec le
Maroc, la Tunisie (soutien à la démocratie tunisienne, aide dans la lutte
contre le terrorisme, participation à la grande marche contre le terrorisme à
Tunis en mars 2015).
·
Fin de la France Afrique : fin des
officines douteuses, toutes les interventions sur le sol africain ont été
faites avec l’aval de l’ONU, discours au Sénégal. Khaled ElrazCar du journal Afrik.com « la politique africaine de François
Hollande a d’abord et avant tout été marquée par le respect de la souveraineté
des Etats».
·
Volonté d'aller chercher des parts de marchés
en Afrique anglophone et lusophone, les régions les plus dynamiques du
continent et non plus seulement en Afrique francophone. Depuis 2012, François
Hollande a défendu un rééquilibrage en ciblant l'Angola, l'Éthiopie, ou encore
le Nigéria dont le PIB était supérieur à celui de l'Afrique subsaharienne
francophone.
d) Le moyen et le proche Orient :
·
La France a incarné la défense d'une ligne
dure au moment des négociations nucléaires entre l'Iran et les 5+1 (USA,
Royaume-Uni, Russie, Chine, France, Allemagne). Cette prise de position ne
semble toutefois pas l'avoir desservi puisque le Président iranien Hassan Rohani
est venu à Paris pour signer de nombreux contrats quelques mois après la
signature de l’accord sur le nucléaire.
·
Concernant le dossier israélo-palestinien, la
France a essayé de relancer les négociations multilatérales après que
l'Assemblée nationale et le Sénat ont reconnu l'État palestinien.
·
En ce qui concerne la Syrie, François Hollande
est le seul dirigeant occidental à être resté constant dans son soutien à la
rébellion, il peut se targuer d'avoir eu une certaine hauteur de vue notamment
quand il prônait une intervention au moment où Assad avait franchi « la
ligne rouge » en faisant usage d’armes chimiques.
e) Russie : Contacts fréquents avec Poutine : format Normandie
qui a abouti aux accords de Minsk, alliance de fermeté et dialogue, refus de ventes
des frégates.
3) Une Diplomatie au service de
l’économie et du rayonnement de la France
La
politique diplomatique offensive de François Hollande se traduira également par
d’importants succès commerciaux avec pour la première fois des ventes de rafales
ce qu’aucun autre président n’avait réussi à faire : Egypte, Inde, Qatar
ainsi que très gros contrats avec l’Australie et notamment de 12 sous-marins.
Le
rayonnement de la France avec François Hollande s’est également manifesté au
travers d’initiatives culturelles fortes comme :
·
Au Mali, engagement de restaurer les
mausolées de Tombouctou
·
Lancement d’une action de protection des
œuvres culturelles menacées dans le cadre de conflits et face au terrorisme (Jack
Lang chargé de cette mission)
L’action
de François Hollande au plan international lui a valu de recevoir le titre
"d’homme d’Etat mondial 2016", décerné par une fondation américaine.
Ce prix lui a valu, en même temps, les
sarcasmes habituels de la presse parisienne alors que son action était célébrée
notamment en Afrique, le journal Afrik.com titrant : » François Hollande impopulaire, les
français auraient-ils la mémoire courte, François Hollande apparemment
impopulaire en France, très populaire en Afrique »
LA LUTTE
CONTRE LE TERRORISME
Les
attentats terroristes de Paris ont révélé la dimension politique, humaine de
François Hollande, ainsi que sa stature internationale.
Face
à l’ampleur inédite des attaques terroristes en France, François Hollande a
répondu au plan national par la mise en place d’une législation adaptée à la
nouvelle situation dans le respect des libertés publiques, par les rappels aux
valeurs de laïcité, de démocratie, par la volonté de ne pas discriminer les
citoyens de confession musulmane et par le renforcement des dispositifs
d’engagement citoyen.
La France
a été constamment à l’initiative et en première ligne dans la lutte contre le
terrorisme islamiste : Mali, Irak, Organisation de sommets africains pour
lutter contre Boko Aram avec, notamment :
·
La mise en place d'un réseau francophone de
lutte contre la radicalisation pour échanger des informations, partager des
pratiques efficaces
·
Le soutien aux kurdes
·
Le soutien à l’opposition démocratique en
Syrie.
1) Les mesures sécuritaires
Pour
François Hollande « La lutte contre
le terrorisme implique que l’on trouve systématiquement l’équilibre, qui est
celui de notre démocratie, entre la nécessité d’assurer la sécurité des
Français et de préserver les libertés publiques : "
·
Instauration de l’Etat d’urgence qui sera
prolongé à 4 reprises.
·
Depuis 2013, trois lois (Loi du 13 Novembre
2014, loi sur le renseignement du 24 juin 2015, loi du 3 juin 2016 renforçant
la lutte contre le terrorisme et améliorant l’efficacité et les garanties de la
procédure pénale) ont permis d’adapter le cadre législatif de la France aux nouvelles formes de menace. Elles ont tout à
la fois aggravé les mesures répressives, étendu l’application du code pénal aux
infractions de nature terroriste commises à l’étranger par les ressortissants
français ou par des étrangers résidant habituellement en France, introduit dans
le droit français des mesures de police administrative novatrices en matière
d’accès ou de sortie du territoire ou sur les contenus illicites des sites
Internet.
Il faut noter également :
·
Réorganisation des services de renseignements
pour les rendre plus efficaces.
·
Mesures pour lutter contre la
cybercriminalité.
·
Plan de lutte contre la radicalité, mesures
spécifiques concernant les prisons.
·
L’opération sentinelle.
·
L’augmentation importante des effectifs dans
la police et dans l’armée.
2) La laïcité
Dans
son discours salle Wagram le 8 septembre 2016 François Hollande « La laïcité n'est pas une mystique, elle
n'est pas la religion d'Etat contre les religions, elle est un ensemble de
règles et de droits qui organise la vie de la République",
« L'islam peut-il s'accommoder de
la laïcité comme l'ont fait avant lui le catholicisme, les religions réformées,
le judaïsme ?". "Ma réponse est oui, clairement oui". "La
question se pose aussi à la République : est-elle réellement prête à accueillir
en son sein une religion qu'elle n'avait pas prévue avec cette ampleur il y a
plus d'un siècle ?», « là aussi je réponds oui, clairement oui ».
Des
mesures ont été prises notamment :
·
Dans les établissements scolaires : pour
lutter contre le complotisme.
·
Instauration d’une journée de la laïcité.
·
Faire participer notamment les élèves aux
différentes journées de commémoration.
3)
L’engagement citoyen
Le
président de la République a par ailleurs annoncé la création dans chaque
académie de groupes de volontaires, des « réserves citoyennes », pouvant
intervenir dans les établissements scolaires ainsi que la création de la Garde
Nationale le 12 octobre 2016.
L'objectif,
précisé par le chef de l'Etat était de
"renforcer et soulager les forces de sécurité de notre pays mises à rude
épreuve par la lutte contre la menace terroriste, mais aussi de "répondre
au désir d'engagement"
exprimé par de nombreux français après les récents attentats.
En
revanche la question de la déchéance de nationalité des binationaux convaincus
d’actes terroristes proposée par François Hollande au Congrès, ovationné par
les parlementaires debout, a fait l’objet d’une polémique intense.
François
Hollande en sa qualité de Président de tous les français, soucieux de préserver
l’unité nationale à un moment où le pays pouvait se déchirer après les
attentats du Bataclan a souhaité tendre la main aux électeurs de droite. Ainsi
que cela est confirmé tant par les livres de Vincent Feltesse que Davet et Lhomme.
Il ne s’agissait pas d’une mesure politicienne mais de la volonté d’unir le
pays et de parler peut-être à une partie des français à laquelle la gauche ne
parle plus depuis longtemps.
On
connait la suite : les calculs politiciens de la droite et les postures de
la « gauche morale » ont contraint François Hollande à retirer le
texte et à même faire un mea culpa lors de son renoncement.
La
gauche opposée à cette mesure aura réussi à faire croire à tous les binationaux
issus principalement du Maghreb qu’ils allaient perdre automatiquement leur
nationalité alors que cela ne concernait que quelques terroristes.
On
peut s’interroger sur la pertinence de l’opposition virulente de la gauche face
à une mesure qui n’aurait concerné que peu de personnes, qui avait
l’assentiment des français, qui avait valeur de symbole sur ce que signifie le
fait d’être français, qui existait déjà dans le droit civil, et face également à
la situation actuelle avec la problématique du retour ou non en France de bi
nationaux partis combattre pour Daech.
LA COHESION
NATIONALE ET L’ENGAGEMENT
En arrivant au pouvoir François Hollande
avait la volonté de reconstruire la cohésion nationale dont il estimait qu’elle
avait été rompue dans le mandat précédent, cette cohésion s’est avérée d’autant
plus nécessaire face à la vague d’attentats sans précédent qu’a connue la
France sous son mandat.
On
peut considérer que tout le travail de mémoire qu’il a accompli au travers des différentes
commémorations et les initiatives en faveur de l’engagement citoyen ont permis
au pays de rester uni malgré tout.
François
Hollande a été très moqué pour les commémorations auxquelles il s’est livré et
pourtant :
·
Il y a la nécessité de connaître le passé
pour comprendre le présent.
·
Il y a la nécessité du travail de mémoire
d’autant plus important face au retour de l’antisémitisme, du racisme, face au
complotisme, à l’islamisme.
Au
travers de ces différents hommages, liés en partie aux commémorations des deux
dernières guerres (choix des quatre figures de la résistance au Panthéon), c'est
une vision de la France que Hollande a brossée qui reconnait toutes les
mémoires (Tziganes, Chemins des dames, la réhabilitation des fusillées de 1914,
commémoration du 19 mars 1962...)
Une
vision de la France qui réconcilie et qui n'oppose pas, où chacun peut se
sentir français avec ses différentes appartenances. Une vision de la France détachée
des références habituelles et convenues à Napoléon, Jeanne d’Arc, les Rois de
France…
François
Hollande s’est livré à un véritable « retissage » des liens entre les
citoyens français qui n’a pas été perçu comme tel sur l’instant mais dont on
peut penser qu’à « bas bruit » cela a contribué à permettre à la
France de ne pas se déchirer.
On
peut citer ainsi notamment :
·
La reconnaissance des « souffrances que
la colonisation a infligées au peuple algérien". Parmi ces souffrances, il
avait cité "les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata ».
·
La commémoration du 19 Mars 1962.
·
La commémoration du génocide arménien, du
massacre des tziganes pendant la dernière guerre.
·
Les hommages à la mémoire juive : Drancy,
enfants d’Izieux, mémorial de la shoah, participation aux 70 ans d’Auschwitz.
·
Le panthéon.
·
Inauguration de Notre Dame de Lorette : la
mémoire de tous ceux qui sont tombés, vainqueurs et vaincus, dans une démarche
européenne.
·
La mémoire de l’esclavage. Le 10 mai 2015,
François Hollande a par ailleurs inauguré le Mémorial Acte, le centre caribéen
d’expression et de mémoire de la traite et de l’esclavage, à Pointe-à-Pitre, en
Guadeloupe.
·
La mémoire de l’immigration :
inauguration du musée de l’immigration que Sarkozy n’a pas voulu inaugurer. François
Hollande « Ces immigrés se sont
battus "pour la France universelle, pour la France ouverte au monde,
capable de promouvoir des idéaux", Cette France, la terre espérée de ceux
qui ont fui, au XIXe et aux XXe siècles, les massacres, les pogroms, les
guerres, les dictatures, et trouvèrent dans notre pays un refuge pour fonder
leur foyer ».
·
Centenaire de Verdun : hymne à la jeunesse européenne,
très critiqué par tous les conservateurs.
L’engagement
citoyen a été favorisé pendant tout le quinquennat avec en particulier le « chantier »
présidentiel « la France s’engage », transformé en fondation
après son départ de l’Elysée. François Hollande a fait ce choix de l’intérêt général
plutôt que de lancer la construction d’un nouvel édifice parisien contrairement
à la tradition monarchique de ses prédécesseurs.
UNE FRANCE PLUS JUSTE
On oublie souvent que les premières mesures
votées sous la présidence de François Hollande sont toutes des mesures
Pour
comprendre ce qui a guidé l’action du Président, il suffit de relire son livre
« Le rêve Français » ou tout était expliqué sur le pacte éducatif annonciateur
de ses actions pour la jeunesse et l’éducation et le pacte redistributif,
annonciateur de réformes sociales et fiscales en faveur des moins favorisés.
1) Education
et Jeunesse
L’école de la République est une école de
l’exigence et de l’ambition qui doit permettre à chaque élève de trouver et de
prendre le chemin de sa réussite. Au service de cette refondation, l’éducation nationale est, avec 65
milliards d’euros, redevenue le premier poste budgétaire de l’État, et la
création de 60 000 postes couvrant tous les métiers de l’éducation a été
engagée sur l’ensemble du quinquennat. Depuis 4 années, la refondation de
l’École traduit dans le quotidien des élèves et de l’ensemble de la communauté
éducative la priorité présidentielle donnée à l’éducation et à la jeunesse.
Dans le cadre de cette refondation voulue par
le Président, on peut noter les progrès réalisés au cours de son
quinquennat :
2) L’Egalité
par la voie de l’Engagement pour la République
"Dans
ce moment difficile, nous avons vu qu'il n'y avait pas de Nation sans la
participation des citoyens, sans leur engagement. S’engager, c’est être utile
deux fois, pour soi et pour les autres."
"Ce
combat, c’est le vôtre, jeunes de France, quand certains attirent par le sang
et la haine et n’offrent comme idéal que celui de mourir au nom d’un dieu
trahi. Vous, vous devez préférer la fureur de vivre pour cette Nation, votre
Nation, qui vous a vu naître ou que vous avez choisie."
« La
France a besoin de mouvement. Elle a besoin d'actions. Elle a aussi besoin
d'engagement ", avait plaidé
François Hollande, annonçant la
3) Mariage
pour tous
Dès le début du quinquennat, la première
grande mesure sociétale est votée avec le Mariage pour tous mais on peut
regretter que les débats, les manifestations aient duré si longtemps alors que
les Français étaient dans l’attente d’actions sur le front de l’emploi, ce qui
a laissé durablement dans l’esprit des français que le Président n’avait pas
priorisé correctement les défis.
4) Egalité
Femmes Hommes
Elle avait fait l’objet de 40 engagements du
candidat et le résultat est indéniablement positif même si en la matière le
combat reste encore d’actualité.
·
Doublement du budget alloué aux droits des
femmes. C’est sous la Présidence de François Hollande que la France dispose
d’un Premier Gouvernement paritaire de l’histoire de France.
·
La Loi du 4
août 2014 "pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes"
comprend des mesures concrètes, comme la parité totale dans les conseils
départementaux 50% de femmes dans les conseils départementaux et avec
l’obligation de parité dans les communes de plus de 1 000 habitants 16 000
femmes conseillères municipales en plus depuis 2014
·
Parité dans
les fédérations sportives ou les chambres de commerce.
·
Plan d’action
pour la mixité des métiers. Obligation de représentation équilibrée aux
élections professionnelles. Soutien à l’entrepreneuriat des femmes.
·
Des sanctions
financières ont été actées pour non-respect de l'égalité "contre les entreprises ne respectant pas l’égalité
salariale". "Un peu plus d’une centaine ont payé des pénalités depuis
janvier 2013".
On peut noter une absence de mesures, contre
"la précarité et le temps partiel, subis en majorité par des femmes"
5) Egalité
numérique des territoires
Le Gouvernement a décidé le déploiement du
très haut débit (THD) sur l’ensemble du territoire français d'ici à 2022.
Depuis fin 2016, 50 % de la population en bénéficie, avec un an d'avance sur le
calendrier prévu. Outre l'enjeu économique et social de la nouvelle économie
numérique, le THD va aussi désenclaver les territoires éloignés des grandes
villes en leur donnant la possibilité de participer de plain-pied aux nouvelles
formes de citoyenneté.
6) Mesures
de justice sociales
7) Mesures
de Justice fiscale
Lors de
la présentation de son programme le candidat avait précisé qu’après l’étape du
redressement qui prendrait 2 à 3 ans viendrait le moment du pacte redistributif
et c’est en analysant le bilan avec cela à l’esprit que nous pouvons affirmer
avec fierté que les principaux engagements ont été tenus et des résultats
tangibles obtenus.
Certes des efforts ont été demandés aux
Français mais depuis le retour de la croissance, des baisses d’impôts ont été
décidées pour les plus défavorisés, Baisse de l’impôt sur le revenu de 6
milliards depuis 2014.
Le pouvoir d’achat a augmenté, comme jamais
depuis 10 ans avec un taux de 1,6% en 2015, 1,9% en 2016 grâce aux baisses
d’impôts et au renforcement des prestations sociales. Baisse des inégalités comme
jamais depuis 1996 : l’ensemble des mesures sociales et fiscales aura renforcé
le pouvoir d’achat des 10% les plus modestes en 5 ans.
Le taux de pauvreté a reculé à 13,9 % en 2016,
contre 14,2 % l'année précédente, a indiqué l’Insee en Janvier 2017. Les
inégalités de revenus ont aussi légèrement baissé, grâce à la hausse du RSA et
à la création de la prime d'activité.
Le taux
de pauvreté a reculé en 2016,
selon une première estimation par l'Insee. En 2016, 13,9% des Français vivaient
dans un ménage dont le niveau de vie se situait sous le seuil de pauvreté,
contre 14,2% en 2015. Le seuil de pauvreté représente 60% du niveau de vie
médian, c'est-à-dire celui qui partage la population en deux parts égales, la
moitié vivant avec plus, l'autre avec moins. Il se situe aux alentours de 1.000
euros par mois pour une personne seule.
Le taux
de pauvreté en 2016 serait ainsi inférieur de 0,7 point à son point haut de 2011.
L’écart qui mesure les différences de revenus entre les 10 % les plus pauvres
et les 10% les plus riches a diminué en 2016
Les bénéficiaires de la prime d'activité et du
volet « activité » du revenu de solidarité active (RSA), c'est-à-dire les
travailleurs aux revenus modestes, les actifs à la tête d'une famille
monoparentale et les jeunes actifs de 18 à 24 ans, auraient notamment vu leur
taux de pauvreté reculer en 2016.
UNE FRANCE D’AVENIR, MODERNISATION
DU PAYS
MODERNISATION DE
L’ECONOMIE
François
Hollande n’a pas seulement eu pour but de redresser l’économie du pays mais aussi
de la moderniser.
1) Création de la French Tech fin 2013,
avec les labellisations en région
La French Tech, lancée le 27 novembre 2013 vise à
promouvoir à l’international les start-up françaises et soutenir leur
croissance.
François Hollande a su dynamiser un écosystème
entrepreneurial français quasi inexistant, dans des structures officielles, à
l'international. De nombreuses initiatives ont été lancées ces cinq
dernières années pour faire rayonner "la France qui entreprend" dans
le monde entier.
·
Le French Tech Hub, inaugurée en 2014 par François Hollande lui-même, est un
"écosystème entrepreneurial" structuré pour accélérer le
développement des start-up françaises souhaitant s'implanter et renforcer leur
attractivité aux Etats- Unis.
·
Un réseau de hubs à l'international dans plus de 12 pays :
à Abidjan, Barcelone, Moscou, Londres ou encore Séoul…
·
Bpifrance propose un accompagnement financier très important.
·
Business France, lancé par l'Etat
en 2015 pour accélérer le développement et la réussite internationale des
entreprises françaises.
François
Hollande aura par ailleurs accompagné personnellement cette initiative dans ses
multiples déplacements à l’étranger notamment aux USA et en Amérique latine.
Il faut noter également l’adoption de mesures totalement
nouvelles concernant le financement
participatif (crowdfunding) pour que ce dispositif devienne en France "aussi
incitatif qu'aux Etats-Unis :
En 2016, "quelque 2,2 milliards d’euros ont été levés par des start-up dans
l’Hexagone", un "nouveau record", selon le baromètre
EY publié mercredi 8 février 2017 et cité par le magazine Challenges qui précise que si la France demeure un « Petit Poucet face aux Etats-Unis et la Chine, elle passe au
2e rang européen en terme de levées de fonds, devant l'Allemagne ».
2) « Le choc de simplification »
et modernisation de l’action publique
Dès
le début de son mandat François Hollande a eu la volonté de moderniser et de
simplifier l’action publique vis à vis des entreprises et des citoyens.
Il a
fait preuve de pragmatisme en confiant cette mission conjointement à un
ministre politique Thierry Mandon et à un chef d’entreprise Guillaume Poitrinal.
Différentes
vagues de simplification sont intervenues tout au long du quinquennat :
·
120 mesures censées simplifier la relation
entre les citoyens et l'administration a été présenté ont été présentées le 17
juillet 2013.
·
La loi de simplification de la vie des
entreprises a été définitivement adoptée le 20 décembre 2014
·
Le 1er juin 2015, le secrétaire d'État à la
réforme de l'État et à la simplification, Thierry Mandon, a annoncé un nouveau
train de mesures
·
Le 26 octobre 2016, le secrétaire d'Etat
chargé de la réforme de l'Etat, Jean-Vincent Placé, a présenté 30 mesures de
simplification à destination des particuliers
Ces
réformes auraient généré 7 milliards d’économie.
En
matière fiscale, le prélèvement à la source « véritable serpent de mer français »
a été institué.
3) Loi El Khomri
Cette
loi a été très décriée par une partie de la gauche, pourtant elle correspondait
à une volonté de François Hollande d’instaurer un vrai dialogue social au plus
près de l’entreprise, par la volonté d’aboutir à une cogestion avec les
syndicats réformistes en s’appuyant sur la CFDT.
François Hollande n’a pas
cédé devant les oppositions très fortes et justifiait ainsi son utilité « Ce
texte assure de meilleures performances pour les entreprises et offre des
droits nouveaux aux salariés. C’est parce que c’est une loi de progrès utile à
notre pays que je considère qu’il est nécessaire de le mener jusqu’à son terme »
Cette
loi avait également pour but d’assouplir les règles du droit du travail tout en
accordant de nouveaux droits aux salariés (le compte personnel d’activité, la
généralisation de la garantie jeune …)
Notamment :
·
La durée maximale de travail hebdomadaire
reste fixée à 48 heures sur la semaine et à 44 heures en moyenne sur 12
semaines. Il est désormais possible de déroger à cette règle des 44 heures dans
la limite de 46 heures par accord d'entreprise ou d'établissement (et non
uniquement par accord de branche).
·
Possibilité pour les entreprises de signer des
« accords de maintien dans l’emploi ».
On
peut reprocher à François Hollande le mauvais timing de cette loi, en fin de
mandat et sa présentation chaotique qui a donné le sentiment d’une absence de
concertation.
Mais
en définitive il aura eu l’audace de réformer le code du travail en l’adaptant
aux nouvelles nécessités économiques tout en permettant la création de nouveaux
droits.
4) La loi sur la transparence, la lutte
contre la corruption, et la modernisation de la vie économique, dite Sapin II
Le
volet modernisation de cette loi très dense vise à permettre notamment un
financement plus diversifié de l’économie tout en assurant la protection des
investisseurs, avec notamment :
·
Mobiliser davantage l’épargne des Français
vers le financement d’entreprises sociales et solidaires
·
Adapter les niveaux de qualification exigée
pour faciliter l’accès à certaines activités indépendantes
MODERNISATION DE LA
JUSTICE
La
loi de modernisation de la justice du XXIe siècle a été promulguée le 18
novembre 2016. Elle est le fruit d'un long travail de réflexion et de
concertation.
La
loi a pour ambition d'améliorer pour tous la justice du quotidien en la rendant
plus proche, plus simple et plus efficace, notamment par la généralisation du
service d'accueil unique du justiciable.
Le
texte intègre aussi des dispositions permettant des actions de groupe en
matière de lutte contre les discriminations.
La
loi opère une refonte totale du droit des contrats.
Par
ailleurs le budget de la justice a augmenté sensiblement pour atteindre plus de
8 Milliards, avec la création de 600 postes de magistrats.
En
revanche malgré son obstination et faute de majorité qualifiée pour réviser la
constitution, François Hollande n’a pas pu supprimer la Cour de Justice et
réformer le conseil supérieur de la magistrature.
ECOLOGIE
Sur
ce sujet et comme tous ceux abordés durant le quinquennat il y aura eu « ceux qui trouvent qu’on va trop loin, ceux
qui trouvent qu’on ne va pas assez loin qui nous perdent et se perdent « (François
Hollande 20 Janvier 2017 à l’Elysée, rencontre avec D 12).
Pourtant
dans ce domaine aussi François Hollande a tenu ses engagements, a agi et réformé
avec courage, et les mesures en faveur de l’écologie sont un marqueur du
quinquennat.
Il a
fait évoluer le pays sur la question de l’écologie grâce à une politique
volontariste :
·
Loi sur transition énergétique.
·
Décision courageuse de faire la Cop 21 en
France alors qu’il n’y avait que des coups à prendre
·
Grâce à la Cop 21, il y a eu une mobilisation
de toute la France sur ce sujet : entreprises, associations, établissements
scolaires…
1) Loi sur la transition énergétique :
Selon Sia Partners dans la continuité
du Grenelle de l’environnement, la loi de
transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015 est la loi phare du
quinquennat. Cette loi pave le chemin de la
transition énergétique en fixant des objectifs ambitieux et une
gouvernance.
Hormis le Front de Gauche, qui s’est
abstenu, tous les groupes de gauche de l’Assemblée ont voté pour ce texte
présenté comme « l’un des plus
importants du quinquennat » par le Président de la République.
Le texte entérine notamment :
·
La réduction de 40 % des émissions de
gaz à effet de serre en 2030 et une division par quatre en 2050
·
La diminution de moitié de la consommation
énergétique finale en 2050, avec un premier palier de 20 %
en 2030
La baisse de la part des fossiles de
30 % à la même échéance
·
La promotion des renouvelables pour atteindre
32 % de la consommation d’énergie et 40 % de la production
d’électricité à la même date.
·
La rénovation thermique des bâtiments
·
Le développement des transports
"propres" pour l'Etat et les établissements publics, pour les taxis
et les loueurs de voitures, à hauteur de 10% de leur parc
·
Le
concept de « territoires à énergie positive »,
La loi sur la transition énergétique prévoit aussi un plafonnement de la
puissance totale du parc électronucléaire à son niveau actuel. Avec l’ouverture
prévue en 2018 de l’EPR de Flamanville, c’est la centrale de Fessenheim qui
devra fermer (c’était aussi une promesse de François Hollande). Un décret a été
pris en 2016 pour abroger son autorisation.
2) La Cop21
« C’est un moment d’Histoire. Jamais auparavant un aussi
grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée
», a
déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon, à la tribune de
l’assemblée générale de l’ONU à New York.
Cet accord n’a été
possible que parce que ses acteurs principaux François Hollande, Ségolène Royal,
Laurent Fabius ont été capables de mobiliser tous les rouages de la société :
entreprises, société civile, Etats, institutions internationales.
Le rôle de François
Hollande aura été déterminant, grâce à sa diplomatie patiente et fine, en
s’appuyant tout à la fois sur des grands pays pollueurs comme la Chine, et sur
des petits pays menacés (comme les Philippines, appel de Manille), sur l’Europe
et sur le rôle très important de l’Amérique Latine (visite à Cuba, relations
avec le Vatican …).
Cet accord inespéré dans
un contexte terroriste particulièrement lourd, a démontré la force diplomatique
de la France durant le mandat de François Hollande (la France était donc bien
là pendant 5ans …) et s’est révélé primordial à tel point que l’actuel gouvernement
en a fait un mantra avec le « make our planet great again ».
3) La loi sur la
biodiversité et l’agro écologie
a)
Entre état d’urgence et loi travail, la loi sur la biodiversité a finalement
réussi à être votée le 20 juillet 2016 par la totalité de la gauche.
Cette
loi présente des avancées importantes notamment :
- l’interdiction des néocotinoides à partir du
1 Janvier 2018.
- Création de l’agence française pour la bio
diversité
b) Développement de l’agro écologie, de
l’agriculture écologique
François Hollande a souhaité développer
l’agriculture biologique, conformément là encore à ses engagements de campagne.
C’est ainsi qu’il indiquait lors d’une visite à Rungis en Mai 2016 : «
Nous devons démocratiser le bio. Le
bio, ce n'est pas que pour les bobos".
La loi d'avenir du 13
octobre 2014 permet la mise en œuvre concrète de l’agroécologie dans l’objectif
d’une performance à la fois économique, environnementale et sociale des
exploitations agricoles. L’« agroécologie » est ainsi
devenue un objectif pour l’agriculture française. L’une des mesures phare de la
loi, les groupements d’intérêts économiques et environnementaux (GIEE),
commence à être mise en place.
En 2014, la France est devenue la 3e surface agricole bio
d’Europe.
INSTITUTIONS
1) Réforme territoriale : la loi NOTRE
(nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 Aout 2015
Il s’agissait d’une promesse de
campagne de François Hollande. Par ailleurs cette recomposition des régions
avaient fait l’objet de différents projets toujours avortés faute de décision.
Sur ce sujet là encore et
contrairement aux poncifs le concernant, François Hollande a tranché, ce qui
bien évidemment a entrainé énormément de critiques sur le résultat de la
décision.
Il s’agissait de disposer de régions
de taille européenne, dotées de nouvelles compétences en matière de
développement économique et d’aménagement du territoire.
François
Hollande : Tribune le Parisien 2 Juin 2014 « Les régions, quant à
elles, se sont imposées comme des acteurs majeurs de l'aménagement du
territoire. Mais elles sont à l'étroit dans des espaces qui sont hérités de
découpages administratifs remontant au milieu des années soixante. . Leurs ressources ne correspondent plus à leurs compétences. Demain, ces
grandes régions auront davantage de responsabilités. Elles seront la seule
collectivité compétente pour soutenir les entreprises et porter les politiques
de formation et d'emploi, pour intervenir en matière de transports, des trains
régionaux aux bus en passant par les routes, les aéroports et les ports. Elles
géreront les lycées et les collèges. Elles auront en charge l'aménagement et
les grandes infrastructures.
Dans ce nouveau contexte, le conseil
général devra à terme disparaître. La création de grandes régions, et le
renforcement des intercommunalités absorberont une large part de ses
attributions. Mais cette décision doit être mise en œuvre de façon progressive
car le conseil général joue un rôle essentiel dans la solidarité de proximité
et la gestion des prestations aux personnes les plus fragiles »
·
Le
texte supprime la clause générale de compétence pour les départements et les
régions.
·
La
loi renforce le rôle de la région en matière de développement économique. La
région aura également la charge de l’aménagement durable du territoire, et les
compétences en matière de transport jusque-là dévolues au département
·
Le
département reste responsable des compétences de solidarité.
Il apparait ainsi que la région
devient l’échelon pertinent de l’action publique, le département ayant vocation
à disparaitre à terme notamment là où existent des métropoles.
Globalement les grandes régions créées
reposent sur une logique territoriale cohérente, c’est le cas notamment de
l’Occitanie, la Bretagne, la Normandie, la Nouvelle Aquitaine, la Corse.
On peut regretter en revanche que la
Charte Européenne sur les langues minoritaires, n’ait toujours pas pu être
ratifiée, en raison encore une fois de l’opposition de la droite à la révision
constitutionnelle nécessaire. Cet outil européen aurait peut-être pu permettre
de trouver des solutions concernant les revendications linguistiques en Corse.
2) Non cumul des mandats
Il s’agissait d’une promesse de campagne tenue par François
Hollande.
Le 14 février 2014, la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives
locales avec le mandat de député ou sénateur est définitivement adoptée par l'Assemblée. Elle ne sera cependant applicable que le 31
mars 2017.
EXERCICE DU POUVOIR
François
Hollande est certainement l’homme politique français qui a été tout à la fois
le plus intègre, le plus démocrate et le moins populiste de la V république.
Ce
sont ses convictions et son éthique personnelle qui ont permis une pratique du
pouvoir non monarchique, un respect de la séparation des pouvoirs et des
réformes dans le domaine de la transparence.
1) transparence et lutte contre la
corruption
Des
progrès très importants ont été accomplis sur le terrain de la transparence et
de la lutte contre la corruption pendant le mandat de François Hollande pour
tendre vers les critères en vigueur dans les pays d’Europe du Nord les mieux
classés dans le monde. Dans ce domaine la France présentaient de très graves
faiblesses.
Transparency France dresse un bilan globalement
positif des actions menées sous le quinquennat en matière de transparence de la
vie publique et de lutte contre la corruption.
L’association se félicite des avancées obtenues sur
plusieurs sujets importants, tels que :
·
La prévention des
conflits d’intérêts.
·
La lutte contre la
délinquance économique et la protection des lanceurs d’alerte grâce à la loi
Sapin 2.
·
La création d’une
nouvelle autorité de contrôle : la HATVP.
·
La transparence de
l'usage des fonds publics.
·
La création du
Parquet National financier, et l’Office central de lutte contre la corruption
et les infractions financières et fiscales.
·
Sur l'indépendance de
l’organisme chargé de traiter les alertes, le Défenseur des Droits (DDD),
autorité indépendante, joue un rôle clé dans la mise en œuvre du dispositif de
protection.
·
Sur la participation
des citoyens à la lutte contre la corruption. D’une part, les électeurs
pourront adresser à la Haute Autorité pour la transparence toute observation
relative aux déclarations de patrimoine et aux déclarations d’intérêts
auxquelles ils ont accès. D’autre part, les associations anti-corruption
agréées pourront saisir la HAT en cas de manquement.
Transparency regrette en revanche que l’indépendance
de la justice n’ait pas pu aboutir complètement à cause de l’impossibilité de réviser
la constitution sur la question du CSM.
2) respect de la séparation des pouvoirs
François
Hollande a rompu totalement avec les pratiques précédentes
a)
Liberté
totale de la presse
·
Malgré des médias qui auront pratiqué un
bashing permanent et des journaux people qui auront violé sa vie privée à
plusieurs reprises, François Hollande n’a :
o
Jamais poursuivi aucun journaux (cf. ce qu’il
disait dans sa conférence de presse en 2014 en répondant au sujet des photos
dans Closer : « je n’attaque
pas car je suis inattaquable à cause de l’immunité attachée au statut du chef
de l’’Etat »)
o
Jamais demandé à un hebdomadaire de retirer
des photos souvent particulièrement dévalorisantes.
·
Pour l’anecdote cette attitude de François
Hollande a même été saluée par Yan Barthés dans l’émission le Quotidien qui a
précisé n’avoir jamais reçu 1 coup de fil de l’Elysée…
b) La réforme de l’audio-visuel public
Depuis la loi du 15
novembre 2013, le Président ne nomme plus les dirigeants des sociétés de
l'audiovisuel public. L’indépendance du Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA), dont la composition a aussi été réformée, est à nouveau garantie.
Pour combien de temps
encore…
c) Respect de l’indépendance des magistrats
et de la justice
Il
s’agissait d’une avancée importante dans l’indépendance de la justice qui reste
toutefois problématique encore en France.
En effet
François Hollande n’a pas pu aller jusqu'au bout de la révision
constitutionnelle concernant le CSM et la Cour de justice de la République.
REDRESSEMENT DANS LA JUSTICE ET POURTANT UN PRESIDENT « MAL AIME »
Malgré l’état dans lequel se situait la France laissée par le Président Nicolas Sarkozy : déficits publics, crise européenne, le Président François Hollande a réussi sans qu’il soit besoin de faire subir l’austérité à notre pays.
Notre modèle social a été préservé
-la sécurité sociale est à l’équilibre et les retraites sont financées- mais aussi étendu avec le
rétablissement du droit à la retraite pour les carrières longues, la prise en
compte de la pénibilité et un meilleur accès à la formation professionnelle pour
tous, la généralisation du tiers-payant et de la complémentaire santé, la
revalorisation des minima sociaux, la création de la garantie jeunes…
Depuis
2016 on constate que la majeure partie des indicateurs économiques de la France
sont au vert :
·
Les comptes publics redressés, le
déficit réduit de 5% en 2012 à 3,2 %
·
La France a retrouvé le chemin de la
croissance, la courbe du chômage s’est inversée
·
La création d’emplois au plus haut depuis 2011
·
La compétitivité des entreprises restaurée,
l’attractivité de la France retrouvée ….
·
Une voix forte à l’international,
reconnue à travers la lutte contre le terrorisme, le succès de la COP 21 avec
190 pays signataires ….
Et
oui ça va mieux et comme l’a dit le Président François Hollande le 14 Mai 2017
; « je laisse un pays dans un état bien meilleur que celui que j'ai
trouvé » en rajoutant à l’adresse de ceux qui pensent qu’il a trahi la
gauche : « Ce sont toujours des socialistes qui ont fait en sorte que
le pays reprenne espoir lorsqu'il doutait". C'est toujours à la gauche
qu'il appartient de faire avancer le progrès social et de permettre le
redressement économique"
Alors pourquoi ? On peut aborder
les causes sous 2 angles celui de la méthode et celui de la politique mais les conclusions
restent identiques : nous avons eu un Grand Président qui aura
profondément transformé la France.
LA METHODE
Une
France plus forte, plus juste et mieux préparée pour l’avenir et pourtant le
Président Hollande a dû renoncer à un nouveau mandat car mal compris par les Français
!
Comme le disait son
slogan de campagne « le changement c’est maintenant », il l’a dit il l’a fait
mais ne l’a pas fait savoir et n’a pas été relayé par le parti socialiste.
La démonstration en a été faite car pour les
français aujourd’hui : réduction de la dette, des déficits, compétitivité des
entreprises, flexibilité ne sont plus des gros mots et en cela et en bien plus
que cela il a transformé le logiciel des Français.
Le
Président a fait confiance jusqu’au bout en l’intelligence collective des
Français. C’est cette conviction qui lui a permis de faire en sorte que pendant
la période grave des attentats la France reste unie mais c’est cette même
croyance dans l’intelligence collective de son camp qui s’est transformée au
fil du temps en faiblesse pour briguer un second quinquennat.
Si
on observe ce quinquennat d’un point de vue de la méthode de la conduite du
changement, on comprend ce qui a manqué pour que le mandat du président soit
considéré comme un succès.
En
effet reprenons quelques étapes clés de la conduite du changement et mettons-en
parallèle ce qui aurait dû être fait :
1)
Créer
l’urgence, dramatiser la situation, créer un contexte :
nous n’avons pas expliqué le bilan de Nicolas Sarkozy et mis en avant l’état de
faillite dans lequel il avait laissé la France : déficit, dettes, chômage,
pessimisme, image de la France dégradée à l’international. Certes c’est à
l’honneur du président Hollande de ne pas avoir voulu dramatiser la situation
dans le contexte de crise européenne, pour ne pas aggraver la situation mais à
aucun moment durant son quinquennat et en particulier au cours de la période du
« ras le bol fiscal » cela n’a été clairement communiqué ni rappelé
régulièrement. Pourtant ce contexte le candidat Hollande l’avait bien décrit
lors de son meeting du Bourget et ce passage a été complétement occulté, par
les socialistes.
2)
Former
une coalition puissante : le Président aurait pu clairement
indiquer au Parti socialiste ce qu’il attendait de lui en tant que parti de
gouvernement dans une France dont la situation économique devait être
redressée. Et pourtant il avait bien théorisé la situation du PS dans son
livre. Il aurait certainement dû dès le début s’entourer de ses fidèles
compagnons de route, de ceux venant de la société civile et autres qui avaient
contribué à sa victoire.
3) Créer une vision de l'état futur :
Le Président a essayé mais en se fixant un objectif trop ambitieux sur le
chômage, il aurait pu être à la fois précis et vague et surtout mieux expliquer
sa vision à moyen et long terme et replacer son action en permanence à l’aune de
ce slogan de sa campagne : Une France
forte entendue, grâce au redressement économique, l’Egalité, la Justice ….
4)
Maintenir
le Momentum : A chaque fois que le Président s’est
exprimé sur quelques grands thèmes ( Emploi, Déficit, CICE , Loi sur la Transparence
, Nationalité …) il a eu l’approbation des français en premier lieu mais ils se
sont vite retournés contre lui car le Momentum n’a jamais été maintenu auprès
des Français faute d’une communication menée par l’équipe de la Présidence et
également en raison d’une très faible solidarité d’un certain nombres de
ministres qui allaient se répandre de médias en médias en émettant des réserves
contre les propositions du Président.
5) Utiliser une communication dynamique orientée vers l'action en rappelant la situation d'urgence et la nécessité de changer. Nombreuses mesures, en particulier sociales ont été prises tout au long de son quinquennat mais elles n’ont jamais été mises en avant ni mises en perspective. Encore une fois on peut dire que le parti du Président n’a pas fait le « service après-vente » de toutes les mesures votées au fil du quinquennat et en lieu et place a laissé fleurir les frondeurs. Au regard de ce qui se passe actuellement nous ne pouvons que regretter la faiblesse de la cellule de communication de l’Elysée.
UN EXERCICE NON
MONARCHIQUE ET NON POPULISTE DU POUVOIR : LE VRAI NOUVEAU MONDE MAIS TROP
EN AVANCE DANS UNE FRANCE TOUJOURS EN BESOIN D’UN ROI
Pendant
tout son mandat François Hollande a manifesté la volonté de ne pas exercer le
pouvoir d’une façon monarchique, d’être un Président républicain et non pas un
monarque républicain rompant ainsi avec la pratique de la plupart de ses
prédécesseurs.
François
Hollande a voulu faire avancer la France vers les standards nord européens, ceux
d’une démocratie enfin aboutie et moderne.
Il
a voulu moderniser la fonction présidentielle :
·
Réduction de son salaire, de ceux des
ministres, du budget de l'Elysée
·
Pas de statut de première dame.
·
Simplicité de l'exercice du pouvoir :
Il n’a jamais eu recours à l’usage du bouc émissaire pour justifier sa
politique contrairement à ses prédécesseurs :
·
Peu de critiques sur le mandat
précédent et la situation économique laissée,
·
Jamais de mise en cause de l’Europe en
tant que telle pour expliquer les difficultés du pays,
·
Jamais de mise en cause des émigrés,
des réfugiés, de l’islam en tant que tels, seulement des islamistes.
·
Pas de phrases blessantes à l’égard de
catégories particulières de français
Le
journal Libération a convenu que François Hollande avait peu fait la rubrique
des « décodeurs » et des fakes « Hollande
se fait rare du côté de Désintox » Libé du 2 Septembre 2016.
On
peut être d’accord avec François Hollande lorsque répondant à une interview de
Franz Olivier Giesbert avant de quitter l’Elysée, il disait « je voudrais qu’on retienne de moi que j’ai
été honnête, un honnête homme, un honnête Président
Et
pourtant il a été confronté à une série de poncifs qui ont accompagné tout son
mandat. Là où ils ont atteint en quelque sorte leur apogée c’est dans le
domaine de l’exercice du pouvoir.
Or
François Hollande en se contentant d’utiliser l’expression maladroite de
Président normal n’a jamais expliqué quelle était sa conception du pouvoir,
quels étaient ses choix et ses références en la matière.
Les
expressions creuses et éculées sur « il n’a pas endossé le costume » « il
n’incarne pas la fonction « ont été ressassées par ceux-là même qui sont les
zélateurs de l’exercice monarchique du pouvoir.
L’exercice
du pouvoir par François Hollande était moderne et très démocratique, voire
iconoclaste mais il n'a su ni l'expliquer ni l’imposer et les commentateurs
politiques lui ont opposé une vision très "ancien monde " de la France.
Or
avec le recul on peut considérer que :
·
ll fallait affronter les médias et
déconstruire les poncifs.
·
Il fallait défendre les images de l’île
de Sein.
·
Il fallait défendre la solution ferme
et humaine dans l’affaire Léonarda et ne pas s’enfermer dans le piège de
l’obscénité des images de BFM TV et des médias qui sont venus mettre en
accusation François Hollande au lieu de pointer du doigt l’imposture de la
famille Rom.
·
Il fallait défendre le livre de Davet
et Lhomme au lieu de laisser se déchaîner les critiques du « microcosme »
suivies aveuglément par le PS et instrumentalisées par tous ceux qui voulaient
l’empêcher de se représenter. C’est Rama Yade qui avait eu dès la sortie du livre
l’approche la plus réaliste en Tweetant : « Ces
chochottes du PS, bouleversés par un livre révélant un Hollande, plus
intéressant qu'il ne l'a été jusqu'à présent »
François
Hollande aura été piégé par sa communication ou par son absence de communication
et par le contexte nouveau créé par les chaines d’information continues.
Pour
répondre à cela il fallait une équipe de communicants de choc qui, n’hésitent
pas à affronter les médias, des proches qui jouent les snippers et l’usage de punchlines.
Or
tel n’a pas été le cas.
Pourtant
François Hollande était entouré de jeunes communicants qui ont été timorés et
prisonniers des poncifs médiatiques parisiens. C’est par ailleurs une critique
en filigrane dans le livre de Vincent Feltesse :
·
p258 : François Hollande a bâti sa
carrière dans la France profonde et n’a été entouré que de parisiens
·
p 262 : François Hollande continuait à
avoir une image de politicien alors qu’il faisait peu de politique
politicienne, il a pris des décisions contre ses intérêts personnels.
Peut-être François Hollande donne-t-il
un début d’explication dans le livre de Davet p 651 « l’air du temps est à la
transgression, l’extravagance, par définition l’homme raisonnable n’est pas
charismatique ; on pense que la transgression c’est le charisme ; or non le
vrai charisme il est dans le courage, l’obstination, le courage c’est la vraie
vertu »
En
définitive ce Président était en avance sur son temps, il aura été courageux
mais n’aura pas été compris des français.
Il
se sera finalement libéré du PS qui ne le soutenait plus et aura préféré son
pays à son parti, son renoncement étant une forme de sacrifice pour éviter le
pire à la France.
Il
aura permis à la France de redevenir un pays fort et moderne. Les résultats de
sa politique permettent à son successeur notamment sur le plan international de
jouer le rôle que d’autres pays ne jouent plus momentanément.
François
Hollande a mis la France sur les rails lui permettant de faire face aux
bouleversements du 21 siècle.
Finalement on pourra retenir de la
Présidence de François Hollande 2 citations, l’une du Président donnant la
vision de son rôle en janvier 2012 et l’autre d’un journaliste sur les fruits
de son action en janvier 2018 :
« Présider la République enfin, c’est donner
le meilleur de soi-même, sans jamais attendre en retour récompense ni même
reconnaissance. C’est être ambitieux pour son pays et humble pour soi-même.
C’est se donner pleinement, entièrement à la cause que l’on a choisie, la seule
cause qui vaille : servir la France. » François Hollande le Bourget le 22/01/2012.
« Macron gagne du temps grâce à Hollande »
Jean Christophe Catalon dans un article de la Tribune du 17/01/2018.
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